mardi 1 mai 2007

Quarante ans de bons et loyaux remboursements

Les banques rivalisent dans les offres de prêts « longue durée ».

Quarante ans, c’est le temps d’une carrière professionnelle. Désormais, c’est aussi la durée des remboursements d’un crédit immobilier. Récemment, les Français avaient même découvert les prêts à cinquante ans. Une durée jusqu’alors réservée à nos voisins européens, la Grande-Bretagne et l’Espagne en tête, mais qui, au vu des prix de l’immobilier, gagne l’Hexagone. Son relatif succès, en raison du coût du remboursement, n’a pas découragé les banques UCB, le Crédit foncier de France et le Crédit immobilier de France de se lancer dans le prêt à quarante ans, soit 480 mensualités. « Le marché actuel explique cette hausse des durées. Le pouvoir d’achat des primo-accédants n’a pas suivi la courbe de l’immobilier » explique un expert à la banque UCB, la filiale de BNP-Paribas, spécialisée dans le financement immobilier. En effet, en cinq ans, les nouveaux propriétaires ont perdu 10m2 de pouvoir d’achat. Et si pour les Français, selon meilleurtaux.com, la durée préférée des crédits est de 25 ans, les crédits sur 30 ans risquent de devenir la norme.
Un crédit qui double le prix du logement. En empruntant sur quarante ans, les mensualités s’allègent, de l’ordre de 20%, et le pouvoir d’achat augmente de 33% comparé à un emprunt sur 25 ans. Autre particularité de ces prêts : vous faire rembourser deux fois le bien acheté ! En effet, pour 150 000 euros empruntés, le coût total du crédit au bout de 40 ans se monte à 150 916 euros pour un prêt contracté à la banque UCB. Comparativement, sur 25 ans, ce coût baisse à 87 528 euros. Au Crédit Immobilier, le coût du remboursement est presqu'autant élevé : 140 470 euros pour la même durée. Sur 30 ans, ce crédit baisse à 113 609 euros. Comment expliquer alors le succès de ces nouveaux crédits ? « Les personnes qui souscrivent ces crédits regardent avant tout leur portefeuille et combien il leur restera à la fin du mois. Elles ne veulent pas se serrer la ceinture et ne manger que des pâtes» indique un banquier. Car, les primo-accédants recherchent bien souvent un prêt dont la mensualité n’excède pas le prix de leur loyer. Pour se payer l’appartement ou la maison de leur rêve, il faut casser la tirelire et en faire les frais pour des années. «Nous sommes conscients, aussi bien qu’eux, du montant total du remboursement. Mais les personnes n’ont d’autre choix que de payer un loyer à perte ou de réaliser l’accession à la propriété» remarque-t-on au Crédit immobilier. Pour l’heure les contraintes d’âge restreignent ces crédits aux primo-accédants. Le Crédit Foncier n’accepte pas les emprunteurs âgés de plus de 35 ans, le Crédit immobilier les personnes de plus de 45 ans et l’UCB fixe la barre à 42 ans. De quoi rendre la dette intergénérationnelle... vos enfants finiront de payer la maison.

Source: Le figro.fr