mercredi 30 mai 2007

Immobilier : l'angoisse de la contagion

L'Expansion
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01/06/2007

Immobilier : l'angoisse de la contagion

Les craquements sur les marchés étrangers peuvent-ils se répercuter en France ? Ce n'est pas impossible, même si l'Hexagone présente de solides points de résistance.


Pour José Moreno, promoteur immobilier à Fuenlabrado, au sud-ouest de Madrid, la grande braderie a démarré. Premier prix de ses maisons avec piscine : 84 000 euros, jusqu'à cinq fois moins que les tarifs pratiqués par ses concurrents. A Madrid, un réseau d'agences propose des rabais sur certains logements pendant la période des soldes. Dans toute l'Espagne, c'est le même scénario : les stocks gonflent à vue d'oeil, les prix stagnent, le client se fait rare. Un vent de panique a même soufflé lorsque la Caixa Catalunya a prédit une chute des prix aussi brutale qu'entre 1993 et 1996. Outre-Atlantique, le moral des constructeurs est au plus bas depuis onze ans. « Les mises en chantier de logements ont chuté de 30 % en un an, et les ventes dans le neuf, de près d'un tiers depuis le pic de l'été 2005 », se désole David Seiders, économiste en chef de la National Association of Home Builders, l'association des constructeurs américains.

Hier l'Australie, aujourd'hui l'Espagne et les Etats-Unis. Et demain ? Une chose est sûre : l'angoisse de la contagion monte dans la plupart des grandes villes de la planète. Car l'euphorie immobilière de la dernière décennie a été quasi mondiale, n'épargnant que le Japon et l'Allemagne. « Généralement, le cycle de la pierre dure une dizaine d'années, notent les experts de l'OCDE. Pendant la phase d'expansion, environ six ans, les prix augmentent de 40 % en moyenne. Durant la phase ultérieure de contraction, de près de cinq ans, les prix diminuent d'environ 25 %. » Rien de tel aujourd'hui. A l'échelle mondiale, la hausse a dépassé 100 % depuis dix ans, alimentée par des taux d'intérêt historiquement bas et par un foisonnement d'innovations financières. En France elle avoisine 120 %. « Les prix ont presque partout été propulsés à des niveaux qui, par le passé, se sont révélés difficilement soutenables », assurent les experts d'Exane BNP Paribas. Souvent, le retour de bâton a été douloureux. Sur les 37 périodes de flambée des prix recensées dans le monde depuis 1970, 24 se sont terminées par des chutes effaçant entre un tiers et la totalité de l'envolée, selon l'OCDE.

Le « la » du niveau des taux donné à Wall Street

Reste à évaluer la capacité de résistance des grands pays - et de la France en particulier - à une onde de choc partie des Etats-Unis ou d'Espagne. La question n'est pas anodine : « 40 % des fluctuations des prix immobiliers dans un pays s'expliquent par des influences venues de l'étranger, qu'il s'agisse de la conjoncture économique globale ou d'évolutions plus spécifiques à l'immobilier mais communes à nombre de pays », estiment les économistes du FMI, qui ont ausculté les mouvements de la pierre sur une trentaine d'années dans 18 grands pays.

Première explication à cette communauté de destin : l'environnement économique global. Le monde a connu ces dernières années un véritable âge d'or, avec une croissance qui a frôlé 5 % l'an - du jamais-vu depuis les Trente Glorieuses. Plus de 7 pays sur 10 dans le monde ont enregistré une croissance supérieure à 4 % en 2006, sans le moindre germe inflationniste. Du coup, les ménages, moins inquiets pour leur emploi, ont jugé le moment idéal pour se lancer dans des projets d'avenir. A fortiori avec des taux d'intérêt plus qu'incitatifs. Or ces derniers évoluent aussi à l'unisson. Pour les taux d'intérêt à long terme, qui déterminent la majorité des crédits immobiliers (sauf au Royaume-Uni et en Espagne, où les crédits à taux variable dépendant des taux des banques centrales sont majoritaires), le la est donné par les Etats-Unis. « Lorsqu'ils bougent à Wall Street, ils bougent dans le même sens à Paris dans 96 % des cas », souligne Mathilde Lemoine, directrice des études économiques de HSBC à Paris. Ces derniers temps, ils ont tendance à se tendre un peu, alors que l'économie américaine faiblit : on pourrait rêver meilleure conjonction !

Autre courroie de transmission : l'effet domino d'un marché à l'autre. La récente dégringolade des cours de Bourse des sociétés immobilières espagnoles a jeté le trouble au palais Brongniart. Pour une raison simple : les Espagnols détiendraient presque 30 % de la capitalisation des sociétés foncières cotées à Paris. En cas de problème chez eux, les particuliers étrangers (espagnols, anglais, américains, moyen-orientaux) pourraient rebrousser chemin après avoir massivement pris la route de la France. Ils représentent désormais 6 % des acheteurs, selon les notaires, et jusqu'à 15 % dans les départements prisés du Sud et de l'Ouest, ou dans les beaux quartiers de Paris. Qu'arrivera-t-il si l'immobilier s'effondre à Londres, où les prix sont stratosphériques, ou si les cours du pétrole chutent ?

La démographie, protection antikrach

Dernier grand facteur de contagion : la façon dont les banques appréhendent les risques. Si les impayés commencent à monter en flèche dans un pays où le marché de la pierre vacille, elles auront tendance à octroyer moins facilement des prêts dans d'autres pays en surchauffe immobilière. Et cela menace d'être le cas. Aux Etats-Unis, 2 millions de ménages sont au bord de l'insolvabilité. « Il ne faut pas exclure de fortes restrictions sur le crédit, dont l'effet pourrait se faire sentir hors des Etats-Unis », analyse Olivier Eluère, spécialiste du marché immobilier au Crédit agricole. Au-delà des Pyrénées, la Banque d'Espagne brandit des chiffres alarmants : l'endettement des Espagnols a atteint le record de 833 milliards d'euros en 2006, un bond de 18,6 % en un an, pour représenter plus de 120 % du revenu disponible. Les Français sont moins endettés, mais leur solvabilité s'est dégradée ces dernières années. Leur « taux d'effort », mesuré par le montant de leurs remboursements rapporté à leurs revenus, est passé de 25 % en 2000 à 31 % en 2006, un seuil jugé critique.

Heureusement, si le marché immobilier français n'est pas à l'abri des vents mauvais soufflant de l'étranger, « il peut néanmoins compter sur des fondamentaux nationaux plutôt favorables », rassure Jean-Christophe Caffet, économiste à Natixis. « La démographie, par exemple, explique plus du tiers de la variation des prix de la pierre en France », observe Mathilde Lemoine. Le nombre de ménages a fortement progressé dernièrement (1,2 % par an) du fait de l'allongement de la durée de vie et de l'augmentation du nombre de célibataires, de divorcés et de familles monoparentales. D'où un besoin annuel de 300 000 nouveaux logements. Or l'offre n'a pas suivi. Autre élément de soutien : le bas niveau des taux d'intérêt, aux effets démultipliés par le succès des prêts à taux zéro. En 2006, 200 000 ont été accordés, et ce dispositif d'aide à l'accession à la propriété devrait prendre encore de l'ampleur cette année avec l'assouplissement des conditions d'éligibilité. Bref : vigilance accrue, oui ; panique, non !



Danièle Licata

lundi 28 mai 2007

Apprendre à placer ses stops

Jouer la tendance c'est:
-Prendre position sur un "plus haut" , après un breakout.

Gérer son risque tout en surfant la tendance c'est:
-Apprendre à placer ses stops.

Je vous présente ici le moyen le plus simple de tenir une position en accrochant la "viande" du trend,nous ne vendrons jamais au plus haut avec ce système mais il permettra de sortir en ayant surfer une bonne partie du trend. De meme que nous n'achetons jamais au plus bas mais au contraire après une sortie de congestion sur breakout.

Le STOP se placera toujours sur le creux SIGNIFICATIF précédent un NOUVEAU PLUS HAUT.

Voila ce que ça donne :

NEXANS:
+57%
Et +28%


MAUREL:
+255%

Et +55%,+13%, -8%

WENDEL:
+24%


L'intérêt est de constituer un portefeuille offensif qui puisse tirer un maximum de profit des tendances du marché et non des croyances que l'on a dans l'avenir de tel ou tel entreprise.


samedi 26 mai 2007

Shangai en folie!

Alan Greenspan, l’ancien directeur de la Banque Centrale américaine, vient de délivrer l’un des oracles dont il est coutumier. La Bourse chinoise a atteint dit-il un niveau « insoutenable », et il prédit que nous allons assister à une « profonde contraction » sur cette place financière. En clair, il s’agit d’une bulle spéculative qui va exploser. Il faut sans doute faire confiance à Greenspan. C’est un expert en la matière, qui a à son actif deux bulles de fort belle taille. La politique d’argent facile qu’il a mené à la tête de la FED, a engendré celle de feu la Nouvelle Economie, puis celle de l’immobilier américain. En Chine, où le déficit commercial américain se traduit par un flot ininterrompu de dollars en quête de placements, la bourse a grimpé de 200% en 18 mois. John Chan décrit la déraison qui a saisi l’Empire du Milieu.

Par John Chan, 24 mai 2007, WSWS

Le marché boursier chinois, déjà survolté, a atteint de nouveaux sommets la semaine dernière. Le 9 mai, il a enregistré un volume d’échange journalier supérieur à tous les autres marchés asiatiques pris ensemble, y compris celui du Japon, la deuxième économie mondiale.

Selon le Financial Times, la valeur des actions traitées quotidiennement sur les marchés de Shanghai et de Shenzhen était de 5 milliards de dollars il y 6 mois. Le 30 mars, il est arrivé à hauteur de 16,4 milliards de dollars. Mercredi dernier, il a atteint 49 milliards de dollars - soit le double de celui du Japon et le triple des marchés combinés d’Australie, Hong Kong, Thaïlande, Singapour, Malaysie, Corée, Inde, Taiwan, Indonésie, Nouvelle-Zélande et Vietnam.

Même si cela ne correspondait qu’à moins de la moitié des 122 milliards d’actions traitées aux USA le 8 mai, le marché chinois des actions a éclipsé le volume échangé en Grande-Bretagne qui était de 29,4 milliards. En même temps, la capitalisation totale des bourses de Shanghai et Shenzhen, à 2200 milliards de dollars, est encore bien inférieure à celle du Japon qui est au niveau de 4700 milliards, et huit fois moins importante que celle des USA, qui est de 16 500 milliards.

Mais la montée rapide de la bourse chinoise n’est pas sans conséquence. En moins de deux mois, l’index agrégé de Shanghai est passé de 3000 à 4000 points. A ces hauteurs vertigineuses, on craint qu’une « correction » soudaine, violente, ait de profondes conséquences non seulement en Chine, mais au niveau international.

Fin février, une chute de 9 pour cent de la bourse de Shanghai avait déclenché une réaction en chaîne dans le monde entier, touchant même Wall street, qui avait subi sa plus grande baisse en un jour depuis les attentats du 11 septembre. Deux mois plus tard, un effondrement boursier en Chine pourrait provoquer une onde de choc internationale bien plus importante.

Même si la bulle spéculative actuelle concerne surtout des actions de classe A, réservées aux investisseurs locaux, presque tous les économistes ont fait état de risques pour toute l’économie chinoise. Pendant que le PIB chinois a augmenté de 10 pour cent l’an dernier, le principal marché actionnaire de Shanghai a crû lui, de 130 pour cent. Il a encore monté de 50 pour cent cette année.



Le ratio de rentabilité des actions chinoises est actuellement d’environ 50, comparé à 14-18 en moyenne pour le reste de l’Asie. Autrement dit, les prix payés pour les actions chinoises sont totalement hors de proportion avec les bénéfices des entreprises concernées. Malgré les avertissements répétés de la banque centrale, de membres du gouvernement et des économistes, la valeur des actions a continué de grimper.

Parmi ceux qui participent à cette frénésie d’achat boursier, il y a les classes moyennes des centres urbains, mais aussi des armées de travailleurs ordinaires ; ainsi quelque 300 000 à 500 000 comptes boursiers sont ouverts tous les jours. Fin mars, les investisseurs institutionnels comme les banques ne comptaient que pour 23,3 pour cent dans la capitalisation boursière totale, le reste n’étant que des petits investisseurs.

A la date du 10 mai, le nombre d’investisseurs boursiers inscrits en Chine dépassait les 95 millions. Parmi eux des étudiants, des femmes au foyer, des chauffeurs de taxi, et même des moines bouddhistes, sans parler des hommes d’affaires et des membres de professions libérales. La bourse est vue comme la baguette magique qui permet de s’enrichir du jour au lendemain. On rapporte que certains vendent leur maison, retirent leur retraite ou empruntent lourdement par carte bancaire pour pouvoir jouer à la bourse.

Un article de l’édition chinoise du site d’Asia Times du 9 mai, signale que presque un Chinois sur quatorze est désormais investisseur en bourse. Un fonctionnaire de Guangzhou affirme que 90 pour cent de ses collègues achètent des actions. Il dit : « Moi aussi, j’ai acheté pour 20 000 yuan de parts. Quand elles grimperont, je gagnerai en un jour plus que mon salaire mensuel. »

Ma Chunhui, professeur de communication à l’université de Shenzhen a réalisé une étude montrant que 10 pour cent des étudiants de première année de son université avaient investi en bourse. En quatrième année, le pourcentage est de 80 pour cent. Selon lui, « de plus en plus, la première chose que les gens font quand ils arrivent au travail, c’est d’allumer l’ordinateur et d’interroger la bourse. »

Un certain nombre d’analystes ont qualifié les petits investisseurs en bourse de « fous » . Mais leur conduite est la manifestation de processus déclenchés par les contradictions économiques que le Parti communiste chinois, malnommé, a favorisé en développant son programme d’économie de marché à tout va. Avec de maigres salaires et les prix toujours croissants des marchandises et des services tels que ceux de l’éducation ou de la santé, beaucoup de gens se tournent vers la bourse en espérant que celle-ci leur fournira une échappatoire.

La bourse avait été abolie après la révolution de 1949 et n’avait été rétablie qu’à la fin des années 80 pour correspondre à la nouvelle politique d’ouverture au capitalisme de Beijing. Dans les années 90, pourtant, même en pleine bulle spéculative immobilière, la bourse n’avait joué qu’un rôle économique mineur. Les hauts et les bas de la bourse chinoise n’influençaient pas fortement le marché financier mondial.

La tendance de ces dernières années est totalement différente. Pour garder la valeur de change du yuan au plus bas, afin d’assister les exportations, la banque centrale chinoise achète désormais dans l’année jusqu’à 500 milliards de dollars de devises étrangères, créant ainsi une énorme réserve de liquidités en Chine. Afin de maîtriser un excès de liquidités, la banque centrale a, en un an, relevé à sept reprises le taux de réserves obligatoire des banques et augmenté trois fois les taux de base. Mais ces mesures n’ont que peu affecté la bulle des investissements, le gouvernement craignant qu’une forte augmentation des taux d’intérêt ne provoque des faillites d’entreprises, une augmentation du chômage et des mouvements sociaux plus importants.

Les taux d’intérêts réels sont très bas : 2,79 pour cent seulement sur des dépôts à un an, soit moins que le taux d’inflation courant de 3 pour cent. Les revenus des obligations d’Etat sont aussi limités. Il n’est pas question d’investissements à l’étranger puisque le gouvernement limite les transactions en devises étrangères et l’exportation de fonds. En conséquence, des montants énormes se sont reportés sur l’immobilier et désormais, sur la bourse. Beaucoup de salariés voient dans la bourse leur seul moyen d’accroître leurs économies.

Un éditorial du Financial Times prévient : « un marché qui croît de 200 pour cent en moins de 18 mois, et des échanges avec un ratio de rentabilité d’environ 50, cela ne constitue pas nécessairement une bulle. Mais si ça ressemble à un crocodile et sourit comme un crocodile, il vaut mieux le traiter comme un crocodile, au cas où... La bourse chinoise s’est gonflée à un niveau préoccupant et, à cause de la politique chinoise et de l’état de son économie, elle pourrait s’enfler plus encore avant de chuter. »

Le dernier plongeon de la bourse chinoise en 2001 n’a affecté qu’une petite classe d’investisseurs aisés. Mais cette fois, les conséquences d’ordre social pourraient être bien plus sérieuses, puisque le nombre des investisseurs approche désormais les 100 millions. Beaucoup pourraient tout perdre - leur maison, leurs économies, leur retraite - dans une cruelle leçon d’économie capitaliste. Les conséquences sociales et politiques pourraient se révéler explosives.

Source http://www.wsws.org/

Est-ce le moment de se positionner sur le sucre ?


Par Isabelle Mouilleseaux

Vous vous souvenez peut-être des performances du sucre de 2004 à 2006.

Rappelez-vous. En deux ans, son cours passait de 5 $ quasiment à 20 $ la livre. Fois quatre ! Le sucre était alors l’une des stars incontestées du marché des matières premières.

Puis un beau jour de janvier 2006… patatras. La tendance s’est inversée, et depuis cette date, le cours baisse, baisse, baisse, encore et toujours.

Cours du sucre en $ la livre

Le mouvement baissier se précipite
Alors que nous étions revenu début mai autour de 9,50 $ la livre, le marché a soudain violemment décroché mi mai. Touchant son plus bas niveau depuis deux ans. Une chute fracassante et soudaine de 5%. Tous les fonds et spéculateurs se sont mis à vendre massivement le sucre. Quasiment 10 000 contrats ont été vendus en un temps record ! A 50 tonnes le contrat, ça fait du volume !

Pourquoi ? Tout simplement parce que l’Inde et le Brésil ont annoncé une récolte exceptionnelle.

Mais reprenons les faits objectivement et avec un peu de recul.

Avons-nous assisté à un sell off généralisé ?
C’est bien la question que je me pose. Car certes, on s’attend à des productions record, mais cette information était déjà bien intégrée dans les cours. Nous sommes plutôt confrontés à un mouvement spéculatif tranché et massif qui a décidé de jouer le sucre à la baisse. Les investisseurs vendent le sucre. Il n’y a plus aucun investisseur acheteur actuellement sur le marché. Ils ont tous fui… On short à tout va.

Qui sont les acheteurs ? Devinez…

Il ne reste plus que les entreprises grosses consommatrices de sucre. Et elles se frottent les mains. Un tel cours est une aubaine. Les Coca Cola, producteurs de sucreries en tous genres et autres producteurs d’éthanol sont aux anges. Ils ramassent la mise… Jamais ils n’ont autant acheté de sucre depuis un an. Mais pour l’instant, ils ne font pas le poids face à la pression spéculative massive.

Le marché est tenu par les spéculateurs…

Le surplus de sucre trouvera-il preneur ?
La vraie question qu’il faut se poser est de savoir si le complément de sucre qui sera dégagé cette année et qui arrivera bientôt sur le marché, trouvera preneur ou non.

Première réponse : partout dans le monde, la production d’éthanol à base de sucre augmente. Rien qu’au Brésil, un exemple en la matière, on devrait cette année produire 20 milliards de litre d’éthanol. Donc peut-être y aura-t-il plus de sucre sur le marché cette année, mais ce n’est pas certain que ce sucre fasse pression sur les prix. Si la demande est là… Mais qui pourrait aujourd’hui l’affirmer ?

Si tout va bien, le Brésil devrait pouvoir exporter son éthanol vers les Etats-Unis. Le marché y est énorme et la demande d’éthanol en constante progression (+20% par an, voire plus).

Deuxième réponse : il n’est pas impossible de voir le Brésil conserver son sucre pour le transformer en éthanol et l’exporter, plutôt que d’exporter directement son sucre. Il y aurait donc moins de sucre que prévu qui arriverait sur le marché. Donc moins de pression directe sur les prix du sucre qu’anticipée.

Pourquoi ?

Parce que le prix du transport a explosé ces derniers mois. Jamais les prix du transport maritime n’ont été aussi élevés. Il faudrait probablement remonter à la crise de Suez en 1956 pour retrouver des prix aussi faramineux. Ils peuvent facilement atteindre 25% du prix de vente.

Or il est moins cher de transporter de l’éthanol que du sucre brut, beaucoup plus volumineux car non liquéfié. Donc d’un point de vue strictement économique, le Brésil, plus gros producteur, a intérêt à transformer son sucre chez lui plutôt que de l’exporter brut.

Je résume : le prix du sucre chute depuis des mois. Les prix ne sont plus très loin de leur bas historique. Sell off généralisé à des niveaux de cours bas. Tous les investisseurs acheteurs ont disparu. Seuls restent les spéculateurs qui jouent le cours à la baisse.

Parallèlement, la demande d’éthanol reste forte. Et les prix excessifs du transport militent pour une baisse des volumes de sucre brut arrivant sur le marché cette année. Donc une moindre pression sur les prix.

Question : serait-ce le moment d’entrer sur le marché ? Voyons ce que dit le graphique

Un graphique peu convaincant
Aucun signal d’achat clair en vue.

La seule chose que l’on peut dire, c’est qu’il existe une ligne de pullback sur laquelle on pourrait venir rebondir ; située autour des 8,20 $ la livre. Or pour l’instant nous ne l’avons pas touchée. Si on arrivait franchement à rebondir dessus, on pourrait alors viser les 11,5 $ la livre.

Depuis son décrochage il y a 10 jours, le sucre reprend des couleurs. Mais je crains que ce ne soit qu’un rebond purement technique. Pas un retournement.

Surveillez le sucre de près. S’il passait franchement en dessous des 8,20, nous pourrions encore plonger vers les 5 $ la livre sans problème. Et pour le coup, je serais alors franchement acheteur.

Quoi qu’il arrive, je vous conseille pour l’instant d’attendre, de ne pas vous positionner encore. Il est trop tôt. Nous ne maîtrisons pas le timing.

Dernier point très important ?
Sur le très long terme, je suis vraiment positive sur le sucre. Au jour d’aujourd’hui, et dans cette optique long terme, le sucre a clairement un potentiel de hausse beaucoup plus important qu’un potentiel de baisse.

Même si à court et moyen terme, la baisse pourrait l’emporter sur la hausse... Ce qui nous renvoie à la question du timing et à la durée d’investissement

vendredi 25 mai 2007

Portif Mai: Le Bilan

Le portif a prit 19,5 % au mois de Mai, on passe de 114 unités à 136,2 unités soit depuis le début une hausse total de 36,2 % du portif.

Le mois à été bon avec plusieurs accélérations haussières.


Gain latent 17,43% au vendredi 25 mai après clôture :

En position

Cours Achat

Ref Cloture 27 Avril

Ref Cloture 25 Mai

Variation Mai

EDF

60,05

63,01

68,09

+8,06%

ORPEA

73,25

75,93

78,90

+3,91%

ETL

16,52

18,24

17,95

-1,58%

ARKEMA

42,69

43,65

47,4

+8,59%

BEN

94,35

97

93,1

-4%

WENDEL

129,80

126,15

133,5

+5,82%

NEXANS

108,9

30 Avril

119,40

+9,64%

ARCELOR Mit

41,45

8 Mai

43,29

+4,43%



Etat du portif de MAI sur positions clôturées :+2,07% :

Cloturés

Achat

Date

Ref Avril

Vente

Date

Poids

% Achat

% Mai

EDF

60,05

28 Mars

63,01

65,62

8 Mai

50%

+9,27%

+4,14%

Poids

% Achat

% Mai

50%

+9,27%

+4,14%

Soit un gain uniquement sur le mois de Mai de 4,14% * 50%= +2,07% sur le portif.


mercredi 16 mai 2007

Inflation ou déflation ?

Le dollar perd de sa valeur et n'a plus de référenciel...


Voici un essai interressant( Ici ) permettant de mieux cerner le jeu de la FED.

lundi 14 mai 2007

[Immobilier] (Vidéo) Salon Immobilier: manifestation

[Immobilier] (Vidéo) Les montagnes russes

Voila à quoi ressemble le marché de l'immobilier a travers le siecle.
(Prix de l'immobilier ajusté à l'inflation)

dimanche 13 mai 2007

[Pétrole] (DOSSIER) La vérité sur le pétrole

Au commencement était la petra oleum...

Il y a un millénaire, le pétrole était utilisé comme laxatif.

Puis, en 480 avant J.C., les Perses utilisèrent le pétrole pour y tremper leurs pointes de flèches, qu'ils enflammaient avant de les décocher au-dessus des murs ennemis. A l'époque -- difficile à croire... -- le pétrole n'avait pas beaucoup d'importance !

Le monde a vécu la Renaissance, les Lumières, la Révolution française... Et tout ça sans les avantages du pétrole. Puis quelque chose changea. Quelque chose que les gens ne pensaient pas voir prendre une telle importance au cours du temps.

Les villes s'agrandirent. Et les grandes villes ont besoin de meilleures lampes. Hop, le kérosène fit son apparition. En 1861, Nikolaus Otto inventa le premier moteur à gaz -- et voilà pour le gaz !

Puis Ford démontra qu'il était possible de produire des voitures en masse. On construisit les usines qui vont avec. Grâce au pétrole, on put produire à grande échelle : des voitures, bien sûr... mais aussi de la nourriture, des vêtements, des appareils ménagers... et les consommateurs qui vont avec.

Durant tout le 20ème siècle, nous avons consommé du pétrole bon marché pour faire rouler nos voitures, chauffer nos maisons, allumer nos lampes... et alimenter nos tracteurs. Le pétrole nous a donné le plastique. Et la pétrochimie.

Le pétrole a formé l'Occident. Il nous a changés.

Les mutations qu'il a engendrées ont eu plus d'effet qu'internet... que la bulle boursière des années 90... ou que le boom immobilier des années 80. Et c'est bien ce qui nous rend si vulnérables au choc qu'entraînera cette "méga-panne sèche planétaire"...

Accros au pétrole !

Sans pétrole, la France tombe en panne.

Les fermes sont paralysées. Les hôpitaux n'ouvrent pas. Les lampadaires ne s'allument pas. Les trains et les camions ne circulent pas. Les avions ne volent pas. Ce ne sont pas là des divagations apocalyptiques. Ce sont de simples faits.

A l'échelle planétaire, nous brûlons près de 88 millions de barils par jour. En une seule journée, l'humanité brûle une quantité d'énergie fossile équivalente à celle que Mère Nature a mis... 100 000 ans à fabriquer.

Certaines personnes parcourent une centaine de kilomètres tous les jours rien que pour aller travailler. Six milliards d'êtres humains. Conduisant 700 millions de voitures. Chaque jour, chaque voiture utilise quatre fois plus d'énergie en carburant que les gens en ont besoin en nourriture.

90% des produits chimiques utilisés pour l'agriculture, les médicaments et le plastique proviennent du pétrole.

Dans les aéroports, des milliers d'avions décollent et atterrissent chaque jour, consommant en moyenne 91 028 litres de carburant. Le tout récent Airbus A380 -- qui est le troisième plus gros appareil de l'histoire de l'aviation -- consomme à lui seul 1 800 litres de kérosène toutes les 7 minutes !

Les téléphones, internet, les télévisions, les machines à laver, les sèche-linge, les réfrigérateurs et les chaînes hi-fi dans nos foyers... les camions, les trains, les avions et les navires fournissant de la nourriture dans nos supermarchés... nos usines, nos tracteurs, nos turbines et nos compresseurs...

Rien de tout cela n'existerait, ou ne serait possible, sans le pétrole.

Comment pensez-vous que l'on puisse trouver des fraises au mois de décembre... des ananas en Alsace... ou des litchis dans le Pas-de-Calais ?

Tant que le pétrole continue de couler, il n'y a pas de problème. La vie continue. Mais si nos sources d'or noir bon marché disparaissent... la catastrophe ne fait aucun doute.

Et pourtant, avant la fin de la décennie, nous pourrions assister exactement à ce genre de désastre cataclysmique. C'est presque garanti -- parce que comme je vous le disais, la page a été tournée il y a six mois de ça.

Tout a commencé dans les années 30, dans un bureau de l'Université de Columbia...

Le Nouveau Pétrole --
"Bon marché" à 100 $ le baril ?!

A cette époque, un professeur de géophysique de l'Université de Columbia a fait une découverte qui valait des milliards de dollars pour les investisseurs et les entreprises dans le secteur du pétrole.

Il a découvert qu'un liquide sous pression -- comme le pétrole -- peut se retrouver piégé sous des roches. Il a découvert comment l'extraire. Et à ce jour, les compagnies pétrolières utilisent encore cette découverte pour trouver et récupérer des millions de litres de pétrole. Du pétrole qu'on aurait, sans cela, complètement manqué.

Puis le Dr. Marion King Hubbert a fait une autre découverte.

En 1956, Hubbert a découvert que les champs subissent un changement radical lorsqu'on en extrait le pétrole.

Au début, le brut jaillit littéralement du forage. Là, tout va bien. Mais après des années de pompage, la pression disparaît. Tout à coup, le reste du pétrole devient plus difficile -- et plus cher -- à extraire.

Lorsque votre entreprise tout entière dépend de la quantité de pétrole que vous avez en réserve, c'est un petit détail extrêmement important. Lorsqu'on arrive au point de rupture -- aussi appelé le "pic" -- le coût nécessaire pour extraire le reste du pétrole grimpe en flèche. L'offre entre dans une spirale baissière permanente. Et vous devez rapidement chercher ailleurs si vous ne voulez pas vous retrouver à court de pétrole.

En 1956, Hubbert travaillait pour Shell Oil.

Ses supérieurs l'ont supplié de ne pas publier le résultat de ses recherches sur le phénomène qu'on connaît aujourd'hui sous le nom de Peak Oil. Mais durant un discours, il dressa néanmoins un tableau à donner des frissons... devant une salle remplie de dirigeants et d'ingénieurs pétroliers.

Il leur annonça que les Etats-Unis -- qui étaient alors la première puissance pétrolière de la planète -- atteindraient leur propre "pic" de production en 1970.

Il faut vous mettre à leur place.

A l'époque, les Etats-Unis pouvaient extraire plus de pétrole que n'importe quel pays au monde. Personne ne crut Hubbert. En fait, on le tourna en ridicule. Et la controverse qui s'ensuivit faillit ruiner sa carrière. Shell alla jusqu'à engager d'autres géologues acceptant de reporter la date du pic en 1990, voire en 2010... et Hubbert fut écarté par toutes les grandes pointures de l'industrie du pétrole.

Et devinez ce qui arriva ? C'était réglé comme du papier à musique...

Les Etats-Unis atteignirent leur pic de production en 1971 ! Puits après puits, le Texas et la Louisiane commencèrent à s'assécher. La production pétrolière américaine s'orienta à la baisse et ne se remit jamais.

En trois ans, les prix du gaz et du pétrole grimpèrent en flèche... et les importations pétrolières américaines triplèrent.

Tout à coup, l'OPEP avait un avantage sur les USA qu'elle n'avait jamais eu auparavant. Et le paysage politico-économique pétrolier changea du tout au tout.

Hubbert avait raison. De nombreuses personnes ont été financièrement ruinées durant la crise qui s'est ensuivie. Mais il s'avère que ce n'était qu'un début !

Il suffit de regarder ce graphique...

Ces 5 dernières années, le monde a consommé plus de 81 millions de barils de pétrole par jour. Mais l'industrie pétrolière n'a découvert que 3 milliards de nouveaux barils par an ! Pendant combien de temps encore pourrons-nous brûler plus de pétrole qu'on en trouve en remplacement ?

Pas longtemps !

Il n'y a pas de solution politique. Pas de quotas à doubler ou de contrats à signer. La "Panne Sèche" -- le jour où le pétrole bon marché disparaîtra éternellement -- est bel est bien en train d'arriver. Et c'est valable pour la planète entière.

Un réveil difficile :
la crise énergétique globale de 2007

Voyez-vous, les données qu'Hubbert avait découvertes pas moins de 14 ans avant le pic du pétrole aux Etats-Unis ne se limitaient pas aux Etats-Unis, justement...

Ces mêmes données prédisaient aussi des pics similaires pour le reste des pays pétroliers de la planète... jusqu'à ce que la production pétrolière de la planète entière entame une glissade permanente à la baisse !

Et aujourd'hui... il suffit de regarder ce qui est en train de se passer. L'un après l'autre, les pays producteurs de pétrole commencent à s'incliner.

La Libye a atteint son pic en 1970. L'Iran en 1974. La Roumanie -- qu'on appelait autrefois "la plus belle conquête pétrolière d'Hitler" -- a atteint son sommet en 1976. Le Brunei en 1979. Le Pérou en 1982. Le Cameroun en 1985. L'Indonésie en 1997. Idem pour Trinidad.

Jusqu'à présent, 51 pays producteurs au total ont déjà heurté de plein fouet le mur du pic pétrolier. C'est dramatique. En moyenne, pour la région européenne dans son ensemble, le zénith pétrolier a été atteint en 2000 ! Pour toute la région Asie-Pacifique, il est arrivé en 2002 ! Pour l'ancienne Union Soviétique, le pic pétrolier est survenu en 1987 !

Et là, permettez-moi de souligner un point essentiel : ce qui est vrai pour le pétrole l'est pour les autres matières premières -- gaz, cuivre, zinc, nickel et tous les autres. L'Occident dépend tout autant de ces ressources indispensables... elles sont consommées avec autant de frénésie... et, à nouveau comme l'or noir, elles ne sont pas renouvelables.

Inutile de vous dire ce que cela signifie.

La réduction de l'offre signifie toujours une hausse en flèche des prix, même lorsque l'effondrement de l'offre est temporaire. Qu'est-ce cela signifiera lorsque cet effondrement deviendra permanent ? Quel effet cela aura-t-il sur les marchés... les petites entreprises en développement... le marché de l'emploi... et le prix de vos achats quotidiens ?

Dans le cas du pétrole, 16 grands pays producteurs n'ont pas encore atteint leur sommet... mais les dates sont elles aussi très très proches.

De nombreuses personnes seront prises au dépourvu. D'autres, cependant -- et j'aimerais vous inclure dans cette catégorie -- pourraient engranger des profits à deux, voire trois chiffres, simplement en se positionnant sur les bonnes valeurs de l'énergie et des matières premières.

Je vous en dirai plus dans un instant -- mais avant, j'aimerais vous faire une dernière mise en garde : la panne sèche pourrait arriver plus tôt encore que mes prévisions. Pourquoi ? Parce qu'il s'avère que même les pays qui ont encore du pétrole... pourraient en avoir bien moins qu'ils ne l'admettent !

Absolument. Depuis le début, certains mentent quant à la quantité de pétrole disponible. Je veux parler notamment de la famille royale d'Arabie Saoudite...

Le petit secret des princes saoudiens :
des champs de pétrole à l'agonie...
et des réserves en baisse !

Vous avez vu ce qui s'est passé en 2004 lorsque Shell Oil a choqué le monde des investisseurs en admettant avoir surestimé ses réserves pétrolières de 4,5 milliards de barils. Pensez-y. Parce que c'était une révélation bouleversante...

Lorsque Long Term Capital Management s'est effondré, la société a perdu 1 600 milliards de dollars. Lorsqu'Enron a lâché prise, pas moins de 60 milliards de dollars de capitaux d'investissement ont disparu.

Cependant, lorsque que Shell a admis un manque de réserves de 4,5 milliards de barils... si l'on se fie aux tarifs pétroliers de l'époque... cela représentait en fait une erreur de 189 milliards de dollars !

Pas étonnant que les actions Shell se soient effondrées de 9% en une journée...

Mais croyez-moi, comparé à ce que font les princes d'Arabie Saoudite, les déboires de Shell semblent dérisoires.

En ce qui concerne les réserves pétrolières restantes, voici le véritable scandale : l'Arabie Saoudite affirme qu'elle n'atteindra pas son pic pétrolier en 2011, et qu'il lui reste largement assez de pétrole. Selon ce que déclarait le ministre saoudien du pétrole, Ali Naimi, "les réserves pétrolières de l'Arabie Saoudite sont réelles... Il n'y aura pas de pénurie de pétrole dans les 50 années à venir".

MENSONGES !

Ont-ils autant de pétrole qu'ils l'affirment ? Absolument PAS. Ce que Naimi ne vous dit pas -- pas plus que ses collègues -- c'est la vérité sur Ghawar.

Le champ de Ghawar était la plus grande découverte pétrolière d'Arabie Saoudite. En 1948, il renfermait la quantité vertigineuse de 87 milliards de barils de pétrole. C'est incroyable.

Au début des années 70, les quatre plus grandes entreprises pétrolières de la planète -- Exxon, Chevron, Texaco et Mobil -- estimaient qu'il restait 60 milliards de barils de pétrole à Ghawar. C'est toujours incroyable.

Depuis, cependant, le Ghawar a produit 55 milliards de barils de brut. A vous de faire le calcul : 60 milliards moins 55 milliards... ça ne fait plus que 5 milliards de barils de pétrole restants ! Ca ne fait jamais 50 années de pétrole. C'est tout juste assez pour soutenir la demande mondiale pendant encore... trois semaines !

Les Saoudiens le savent parfaitement. Tous les jours, ils injectent en toute discrétion des millions de litres d'eau de mer sous le réservoir pétrolier de Ghawar afin de soutenir la pression de pompage.

Bien entendu, l'Arabie Saoudite a encore 300 autres réservoirs pétroliers où pomper. Mais ils obtiennent 90% du pétrole qu'ils vendent d'une petite poignée de ces réservoirs. Le reste a déjà commencé à s'assécher.

Et cela ne devrait pas vous surprendre, parce que 5 des champs de pétroles d'Arabie Saoudite sont si vieux qu'ils ont été découverts entre 1940 et 1965 ! Si les Saoudiens mentent sur leurs réserves rien que pour stimuler leur part de marché, peut-être que vous vous posez la question suivante...

Y'a-t-il d'AUTRES mensonges
sur les réserves pétrolières ?

Qu'en est-il des autres membres de l'OPEP ? Nous mentent-ils aussi sur le total des réserves ?

Oui, absolument. Il suffit de regarder le graphique...


En 1986, l'OPEP a décrété une nouvelle règle pour ses membres : on ne pouvait pas exporter plus de pétrole qu'il n'y en avait dans les réserves. Quelques semaines à peine après cette règle de quotas, quasiment tous les pays de l'OPEP avaient "étendu" leurs réserves pour pouvoir accumuler plus de revenus pétroliers dans leurs coffres.

Voilà le problème : ces pays avaient gonflé leurs réserves du jour au lendemain... sans qu'une seule découverte pétrolière ait été faite... et sans qu'on ait construit un seul nouveau puit ! C'est un scandale qui a déjà coûté des centaines de milliards de dollars sur le marché de l'énergie.

Bien entendu, on ne peut pas consommer de "pétrole fantôme". On ne peut pas non plus le cacher éternellement. Inutile de voir le monde se retrouver à court de pétrole pour que le désastre se produise. Et plus tôt on découvrira la vérité sur le "pétrole fantôme"... plus les véritables réserves de pétroles s'épuiseront rapidement... et plus la Panne Sèche arrivera vite !

Rappelez-vous -- c'est le point de rupture qui compte

Au cours de toute l'histoire de l'Age du Pétrole... qui a commencé en 1859... le monde a brûlé approximativement 950 milliards de barils de pétrole. Certains des géologues les plus respectés de la planète estiment que les réserves restantes se montent à 1 000 milliards de barils.

Cela peut sembler faire beaucoup de pétrole... sauf qu'il y a des chances pour que ces 1 000 milliards de barils représentent à peu près tout l'or noir qui nous reste -- jusqu'à la fin des temps. Vous vous rappelez de l'événement dévastateur dont je vous parlais au début de ce message ? Eh bien, nous y voilà.

Accrochez-vous, parce que ce n'est pas agréable à entendre :

Lorsqu'on fait la moyenne des dates de pic de production pour tous les grands pays producteurs de pétrole... y compris l'Arabie Saoudite et le reste de l'OPEP n'ayant pas encore atteint leur sommet... on obtient une estimation de sommet de production arrivée à la mi-2006 !!

Autrement dit, il se pourrait que le point de rupture soit dépassé depuis six mois déjà !

Voilà pourquoi je pense que nous verrons des changements radicaux dans le domaine de l'énergie et des matières premières d'ici avant la fin de la décennie

"150 $ le baril", selon deux sénateurs français

Une offre en déclin rapide et une demande grimpant en flèche... c'est la loi économique sous sa forme la plus pure.

Pierre Laffitte et Claude Saunier sont sénateurs ; ils sont également les auteurs d'un rapport présenté en juin 2006 à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), sur le thème "Changement climatique et transition énergétique : dépasser la crise". Voilà ce qu'on pouvait y lire :

"... Le déséquilibre qui s'est amorcé en 2001 [...] est trop fort pour que l'on n'aboutisse pas, dans un futur plus proche qu'on ne l'imagine, à un choc pétrolier de grande ampleur.

"Il est difficile de conjecturer sur le déroulement de ce choc : accroissement progressif, montée par à-coups plus violents, ou hausse très brutale. Mais on peut raisonnablement penser qu'il portera le baril de pétrole rapidement à 100 $, puis à un niveau proche ou supérieur à 150 $ le baril"...

La crise géologique ne sera pas la seule pression s'exerçant sur le prix du pétrole et les matières premières...

Regardez la Chine, par exemple...

  • La Chine ne comptait que 700 000 voitures en 1993. Elle en a désormais 7 millions. Il n'y avait également que 15 millions de motos, à l'époque. A présent, il y en a plus de 100 millions !
  • La consommation énergétique de la Chine a déjà doublé ces 20 dernières années. Imaginez que la Chine commence à brûler du pétrole au même rythme que le Mexique ?
  • Pour l'instant, la Chine n'utilise que 1,7 barils de pétrole par habitant. Le Mexique en utilise 7. Si la Chine en arrivait au même rythme, la demande quotidienne totale de la Chine grimperait à 24 millions de barils par jour. C'est plus qu'aux Etats-Unis... et cela représenterait près de 30% de la demande de pétrole mondiale !
  • Au cours des 15 prochaines années, la Chine a l'intention d'importer le DOUBLE de la quantité de pétrole importée par les Etats-Unis. Le taux de croissance de la demande pétrolière chinoise représente déjà le double de celle du reste du monde.

Selon l'Agence Internationale de l'Energie, ces dernières années, la demande a augmenté à son rythme le plus rapide depuis 1980. En moyenne elle est de 88,1 millions de barils par jour dans le monde. Là-dessus, environ 20 millions de barils de demande proviennent des Etats-Unis. C'est un chiffre difficile à envisager.

Imaginez une piscine olympique. Videz-la. Remplissez-la de pétrole brut. A présent, refaites cette opération 9 727 fois. Tous les jours de l'année. Ca fait beaucoup de pétrole ! Et rappelez-vous qu'une fois consommé, il a disparu pour de bon...

D'accord... mais une énorme découverte ne pourrait-elle
pas se produire, et changer la donne ?

Absolument pas !

Quelles sont les chances de trouver un autre champ de pétrole de 90 milliards de barils ? Ou deux champs de 45 milliards de barils ? Proches de zéro. On pourrait se ruiner à en chercher -- en fait, ça a déjà été le cas de nombreuses compagnies pétrolières !

(Dans les années 50, par exemple, George W. Bush Senior a gagné des millions grâce à ses activités pétrolières au Texas. Au début des années 80, George Junior a dû quitter ses propres activités... après que chaque forage lancé se soit révélé désespérément sec !)

La dynamique a complètement changé. Pourquoi ?

Parce qu'il n'y a eu aucune découverte pétrolière majeure depuis plus de 20 ans !

Dans le monde entier, les découvertes pétrolières nettes ont plongé tous les 5 ans depuis 1980.
Certains des champs les plus grands ont désormais entre 30 et 100 ans... et ils commencent aussi à s'assécher !


Il y a eu 16 grandes découvertes pétrolières en 2000, huit en 2001, trois en 2002, AUCUNE en 2003 -- et à part une découverte apparemment "prometteuse" en 2006, les chiffres restent décevants ces dernières années. Dans le monde entier, le sommet des découvertes a été atteint dans les années 50. Dans les années 90, la moyenne était d'un sixième du total de l'époque... soit neuf milliards de barils par an !

Ce n'est presque rien, comparé à la demande mondiale de pétrole. Et même si l'on trouvait un autre Ghawar... cela ne ferait que retarder l'impact de moins de 24 mois.

Il faut se poser la question... S'il y a encore de l'énergie bon marché à découvrir, où est-elle ? La plupart des énergies alternatives (éolienne, hydrogène, solaire, hydraulique, etc.) présentent un potentiel parfois explosif -- et qui pourrait d'ailleurs vous rapporter des gains eux aussi substantiels, au passage -- mais elles sont trop longues à développer pour éviter totalement le choc pétrolier.


Voilà ce qui pourrait nous attendre dans les mois et les années qui viennent...

  • Une pénurie mondiale de 50% de l'offre énergétique : après la panne sèche, le fossé entre la demande d'énergie et l'effondrement de l'offre ne fera que s'approfondir. Au rythme actuel, il devrait se creuser de 5% par an au moins. Cela signifie que dans une décennie, nous pourrions nous trouver confrontés à une pénurie d'énergie se montant jusqu'à 50% !
  • Une nouvelle guerre froide est possible entre les Etats-Unis et la Russie : dans le cadre de leur Guerre contre la terreur, les Américains ont implanté pas moins de 19 bases dans les régions riches en pétrole entourant la Mer Caspienne, au nord de l'Afghanistan. Ces bases sont permanentes, elles ne bougeront pas... or la Russie veut elle aussi un accès libre à ces réserves. Il y a de l'électricité dans l'air !
On ne peut exclure une guerre ouverte avec la Chine : même avec une hausse des prix du pétrole, nous aurons toujours besoin de nos voitures, nos réfrigérateurs et nos ordinateurs. Mais il en ira de même pour les pays en voie de développement... qui sont prêts à se battre pour ce droit. Le Japon et la Chine commencent déjà se chamailler pour les droits pétroliers en Mer de Chine. Taiwan, l'Indonésie et d'autres suivront. Les pays développés ne pourront pas se contenter d'assister au spectacle. Que se passera-t-il si nous nous retrouvons en plein conflit ? Une guerre signifie une pression accrue sur le pétrole et d'autres ressources !


SOURCE:

Sylvain Mathon
Rédacteur en chef
Matières à Profits