mardi 1 mai 2007

[Pétrole]Matthew Simmons: 2007 le peak



Directeur de l’une des plus grandes banques d’investissement dans le domaine pétrolier au monde, cet ancien conseiller pour l’énergie de la présidence US estime que le pic pétrolier est d’ores et déjà une réalité. Il répond ici aux questions de Bloomberg TV. Vidéo et traduction des principaux passages.

Q : Comment en êtes vous arrivé à la conclusion que nous avons maintenant atteint le pic pétrolier ?

R : Si vous observez les chiffres, et suivez ce qui se passe, à commencer par le champ géant de cantarell qui est maintenant dans une situation de déclin très sérieuse, et que vous regardez [les champs ] de la Mer du Nord du Royaume Uni et de la Norvège, il est évident pour moi que ces trois zones pourraient décliner en 2007 de 800 mille barils/jour à 1 million de barils/jour.

Ce qui annule pratiquement tous les gains de production. (...) Je pense qu’en de trop nombreux champs sont trop vieux, de trop nombreux champs sont sur le déclin. Le Moyen Orient n’a pas de capacités [de production ] supplémentaires. Il y a quelques projets [ de mises en exploitation ] qui sont en cours, mais ils ne seront disponibles sur le marché qu’en 2008, 2009 et nous manquons de temps.

Q : En fonction de vos recherches, à quel prix pensez-vous que le pétrole devrait s’échanger ?

Je pense que le prix du pétrole est incroyablement bas aujourd’hui (...)

Si la production commence a décliner, face à une consommation insatiable, les prix vont monter beaucoup plus haut. (...)

Il y a de nombreux pays dans le monde ou le prix final pour le consommateur, met le baril à 300 $, et il continuent de l’utiliser.

Q : (désemparée) et cela pourrait arriver ici ?

R : bien sur !

(...)

Si la demande continue a monter - et rien ne vient la ralentir - alors que l’offre ne peut le faire, les prix ne vont pas se stabiliser [ à leur niveau actuel ]

Q : vous soulevez un problème sérieux. Si le baril monte à 300 $ comment pouvons nous y remedier ?

R : D’abord nous devons tenter d’améliorer [la capacité ] d’offre autant que nous le pouvons. (...) Et nous devons nous préocupper de la manière dont nous utilisons l’énergie, tout particulièrement dans les transports, qui représentent 70% de la facture pétrolière. (...)

Q : pensez vous que nous ayons accompli les premiers pas avec les propositions faites par le président Bush, lors de son discours sur l’état de l’Union ?

R : Je pense que la chose la plus importante a eu lieu l’année dernière, avec sa célèbre déclaration affirmant que nous devions mettre fin à notre « addiction » au pétrole. Ce que nous devons faire maintenant c’est de nous fixer des objectifs réalistes pour y arriver.

Le président Bush s’est exprimé dans les médias et a fixé des objectifs très ambitieux. Je pense qu’il s’agit sans doute d’objectifs irréalisables. Mais c’est la seule chose que nous ayons à faire maintenant.

Bientôt, quand il deviendra de plus en plus évident que l’offre se stabilise et commence à diminuer, nous aurons à prendre des mesures drastiques, sur la manière dont nous utilisons le pétrole.

Q : de quel genre ?

R : libérer la force de travail (Libérer la force de travail. Comprendre : permettre de travailler au lieu et à l’heure qui convient, pour réduire les déplacements inutiles), limiter les déplacements pour se rendre au travail. (...) Nous transportons trop de choses, trop loin. (...)

Source :
You tube
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