vendredi 7 mars 2008

« Un tsunami de pétrodollars »...

ABN le 07/03/2008 12h45
« Un tsunami de pétrodollars »...
L'expression n'est pas de nous mais nous le regrettons car elle est belle, pertinente et jouit d'un pouvoir évocateur redoutablement efficace.
La paternité en revient à Stephen Jen, chef-économiste de la division change de Morgan Stanley. Ce dernier s'est interrogé sur la colossale redistribution, à l'échelon planétaire, des richesses - et des cartes... - procédant de l'envolée des cours du pétrole.Les chiffres de son étude sont très éloquents : sur la base d'un pétrole à 100 dollars le baril, les seules réserves prouvées des pays exportateurs de brut sont estimées à 104 000 milliards de dollars (dont 48 000 pour les pays du Golfe et 92 000 pour l'OPEP...).

104 000 milliards, cela devient un peu difficile à visualiser mais, à titre de comparaison, cela représente, facétieux hasard, la valeur combinée des marchés actions et obligations mondiaux.
Mais, surtout, les recettes issues des exportations pétrolières représentent, toujours sur la base de 100 dollars le baril, plus de 2 000 milliards de dollars par an. Et comme, toujours selon Stephen Jen, les pays producteurs ne peuvent affecter guère plus de 10 % de ces recettes à des investissements locaux en infrastructures, un déluge de pétrodollars va nécessairement s'abattre sur les marchés financiers mondiaux, particulièrement sur les actions...

En élargissant le débat, on est effectivement dans la logique du tsunami : dans un premier temps, les capitaux, suite à une secousse tellurique, se retirent subitement et avec fracas des marchés (ils ne disparaissent pas, venant simplement, crise des valeurs et inflation obligent, gonfler les flots de la mer démontée des matières premières en général et du pétrole en particulier ; puis, dans un second temps, ils reviendront, mécaniquement, vers les marchés financiers, emportant tout - à la hausse - sur leur passage...

On a d'ailleurs déjà vu les prémices de ce grand chassé-croisé car, lorsque des fonds souverains renflouent, les unes après les autres, les banques occidentales, n'est-ce pas là la simple répétition en costumes d'un grand opéra - baroque - à venir ?...