Par Loic Abadie
Le principal évènement économique intervenu au cours du dernier mois est sans aucun doute le crash en cours sur le marché des obligations à risque :
La perception du risque associé au crédit hypothécaire et aux prêts immobiliers à risque a radicalement changé depuis un mois, à la suite de plusieurs choses
- La poursuite de la dégradation du marché immobilier avec une accumulation de stocks de biens invendus.
- Les déboires survenus à deux hedge funds spécialisés dans les obligations à risque, gérés par la firme bear sterns.
Article de CNN
Article (récent) de moneyweek
- Et le dernier problème en date qui a fait baisser les marchés hier : la décision prise par l'agence de notation standards & poors de dégrader les notations de 612 fonds obligataires spécialisés dans le credit hypothécaire :
Source : business times.
Conséquence immédiates : la valeurs des actifs composés d'obligations à risque (basées sur les prêts immobiliers) a fortement chuté au cours du dernier mois :
L'indice du secteur BBB- (obligations de basse qualité) a chuté de près de 50%, mais même le secteur des obligations de qualité moyenne (catégorie A) est touché avec une baisse de plus de 20%.
Un lien utile pour suivre les indices et graphiques de différentes catégories d'obligations
Dans le même temps, l'indice NAIG 50 des dérivés de crédit a bondi de 36 pts de base à 47 pts de base (hausse de près de 30%). Cet indice mesure en quelque sorte la prime de risque exigée par les opérateurs sur les dérivés de crédits (plus elle est élevée, plus la crainte de défauts d'emprunteurs est forte.
Autre lien pour suivre l'indice NAIG 50 des dérivés de crédit.
Un cercle vicieux semble donc bien s'être enclenché :
1) la chute du marché immobilier entraîne des défaillances de plus en plus nombreuses d'emprunteurs.
2) Ces défaillances entraînent une crainte chez les prêteurs et investisseurs qui voient la valeurs de marché de leurs obligations chuter rapidement et exigent des taux d'intérêts plus élevés : Il y a une restriction du crédit.
3) Les candidats à l'achat se font moins nombreux à cause de la restriction des conditions de crédit, alors que les biens à vendre s'accumulent à cause des saisies hypothécaires, ce qui renforce la chute de l'immobilier...le mouvement n'en est qu'à ses débuts !